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Errance sur le plateau aujourd’hui apaisé

 

Dix-huit ans déjà, retour sur les champs de bataille de la Grande Guerre. C’est la rencontre avec le Chemin des Dames. Ressurgissent alors ces émotions violentes qui, dès l’enfance, devaient me marquer à jamais.

Quatre années d’imprégnation, de méditation. Alors peindre ce plateau, horizon énigmatique, théâtre de l’indicible. Arpenter inlassablement les parcelles, glaner ces fragments autrefois dévastateurs, stigmates de l’inhumanité ; et qui me questionnent. Réveiller des histoires, mais  surtout, ne pas oublier.

Errance sur le plateau aujourd’hui apaisé. Qu’est devenu le fracas assourdissant, inhumain, onde tellurique qui balayait ce no man’s land ?

Aujourd’hui frémissements presqu’imperceptibles, vibrations infimes qui traversent mon corps gisant là, sur le labour. Mais que n’est-ce le fruit de mon imagination ?

No mans land F.Mayu WEB 800px

No man’s land
Eclats d’obus, balles de schrapnel
2018

 

portrait F.Mayu photo Kathleen Finlay WEBBio

Diplômé de l’Union centrale des arts décoratifs en 1978, co-fondateur, en 1980, d’une agence de communication, François Mayu quitte l’agence vingt ans plus tard pour entreprendre un travail personnel : après quatre années d’un lent cheminement autour du Chemin des Dames, il engage son travail de sculpture et de peinture exclusivement imprégné de l'histoire de ce lieu qu'il arpente maintenant depuis dix-sept ans.

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