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Photographies :
Les ronces de l’environnement qui nous protègent et nous enferment

 



Bernard2« Écrire avec les yeux » est mon métier. J'associe la photo, la vidéo, le cinéma, l’écriture et une recherche sur l’image. Je ne reproduis pas le réel, j'essaye de révéler des points de vue. « Écrire avec les yeux » c’est aussi analyser l’image, parler de l’œil, de l'interprétation culturelle sans omettre le rôle de la technique.
Les ronces artificielles sont, parfois, censées nous protéger du danger. Question de point de vue, de choix, selon le côté des barbelés où nous nous situons. Habiter, c'est faire partie d'un lieu, c'est participer à ses qualités. Polluer notre habitat, nous oblige à nous en préserver, à nous barricader derrière des procédures pour éviter d'être blessés voire tués par cette pollution. Tels des barbelés, en théorie là pour nous protéger de nos ennemis, ces procédures sont des clôtures protectrices des empoisonnements. Elles nous interdisent d'appartenir à ce lieu : notre habitat. Elles créent des frontières.
Les protections contre la pollution engendrent des privations de liberté. La pollution et le barbelé détruisent la communauté, font de nous des réfugiés. L'un comme l'autre, ils conduisent à l'enfermement. Cependant, la clôture parfaitement étanche n'existe pas. Aucune clôture ne nous protégera de la folie de l'être humain.
Et pourtant, il en existe une qui le peut, peut-être, celle du jardin. Le jardin, espace protégé par des clôtures,  monde clos, est un point de vue pour regarder le monde autrement, le dedans est toujours en dialogue avec le dehors. Empreintes, un court-métrage, montre le Jardin des Tuileries à travers le regard et la voix d’un émigré. Il a quitté un pays en guerre, il découvre ce jardin qui lui paraît, au début, trop régulier, froid, presque hostile. Il nous conte les sensations, les rêves, les souvenirs que ce lieu suscite au fil de ses promenades solitaires. Ce film est une ode à la beauté, à la poésie du jardin, dernier refuge, lieu capable de guérir les blessures.
© Hervé Bernard 2016

 

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